2020
07.26

Enfin de bonnes conditions d’approche dans cette course mythique sur les traces de Gaspard,  fiston Gaspard et Duhamel.

Et oui. Ces trois  compères impliqués dans la course à la première du Grand Pic de La Meije 3 ans plus tôt.  Gaspard fils, qui devait escalader « droit » sous la tutelle paternelle  et Castelnau, sur-motivé pour tracer des premières et pas bégueule face à ce  « croiteur » de Gaspard, qui lui avait piqué La Meije. Bref, ils se sont frisés « les cochons », et le tout en redescendant par la voie d’ascension, des fois qu’ils auraient pas bien repéré par où ça passait à la montée. Faut dire que côté Nord, c’est la Vallouise et là-bas, on sait pas bien ce qu’il s’y passe et y s’disait à l’époque que lorsqu’ils attrapaient un guide de l’Isère, ils lui arrachaient les poils de barbe un par un (sans anesthésie), pour les mettre à cuire dans un grand chaudron de soupe. Alors, à l’occasion d’un grand rituel, appelé fête des guides d’Ailefroide, tous les habitants buvaient à même le chaudron et  ça leur donnait de la force pour serrer les prises plus fort qu’en Isère. Bon. Mais ce n’est peut être qu’une légende. Toujours est-il, que « ces cochons » sont redescendus côté Isère, manger la bonne soupe à Manman et tout ça début septembre, au moment où comme chacun sait, les glaciers sont plutôt maigres. Conclusion, y a des chances que le glacier connectait 20 mètres plus haut que maintenant et que le départ n’ai été que du gâteau pour nos compères « croiteurs ». De là, il n’y a qu’un pas (un peu technique tout de même)  pour supposer que Gaspard le mythique, n’était qu’un vaste escroc, qui a su profiter bassement des bonnes conditions de neige de l’époque, pour empocher de prestigieuses premières.

La preuve en est : une expédition l’an dernier avec Daniel, fièrement munis de nos friends, coinceurs, pitons, pics-zet-crochets,  nous a vu revenir la queue basse, après moulte tentatives pour tenter de prendre pied sur l’itinéraire historique de cet « escroc » de Gaspard. En plein mois de juillet, une franche crevasse nous a  tenus à 2 mètres des prises de départ. Essais tout droit, essais à gauche, à droite, descente au fond du trou, plantage de friends, coinçage de pitons. Impossible de décoller notre casque.

Impossible évidemment aussi, d’attribuer ce demi tour à une quelconque défaillance technique ou morale de notre part ; nous sommes des sportifs de haut niveau. Non. Impossible… La faute à qui alors, en ce début de mois d’août ultra sec ? La  faute bien sûr à  cette vilaine « Roture ». Mais qui est donc cette Mademoiselle Roture, si prompte à assumer  notre pitoyable échec.

Et bien merci CamptoCamp  qui m’a permis d’enrichir mon vocabulaire. La roture est cette crevasse qui apparaît et se creuse en court de saison sèche et chaude, directement au contacte du rocher et qui complique passablement certaines de nos approches.

Voilà, voilà. Et mille merci à Gerd pour son heureux compagnonnage et sa confiance sans faille, malgré mes doutes de Rotures.

Daniel, nous reviendrons …

Et pour les photos de cette heureuse journée, c’est ici.

Et les détails techniques « C2C » là.