07.06
Avec Pierre, nous partions un peu dans l’inconnu, avec ce projet de traversée Est-ouest des Pics de Vaccivier. Super projet «crapahutant» labellisé Oisans sauvage avec certaines sections non répertoriées dans les topos.
De l’arête au kilomètre donc, avec à boire et à manger dessus.
Partis à 4 h du matin, le cœur plein de joie et d’allégresse, comme il se doit à une heure pareille, c’est au col du Chardon, que nous nous rendons d’un pas alerte. … Bordel de chiott’ c’est tôt quand même !
Mais pour le coup, les névés encore abondants ce début de saison, nous facilitent l’approche et nous démarrons notre entreprise de traitement des gravats vers les 6h30, le cœur tout autant en joie que 2 heures plus tôt et les jambes biens explosées de ces 2h30 de marche. Commence alors un sympathique travail de déblaiement et de rangement par élimination, qui nous mène en 1 heure au sommet du Pic Est de Vaccivier. La difficulté est modérée, et c’est côté sud que le rocher se tient le mieux et en plus, le versant est moins profond de ce côté là, ce qui fait moins peur . Petite arête de neige sympathique au sommet du pic Est,
et bien chaud maintenant, nous cavalcadons une nouvelle heure jusqu’au col de Vaccivier. Un petit coup d’œil à gauche, des fois qu’on aurait à se replier, incite plutôt à continuer ; et puis il n’est que 8h. Alors, ça continue et c’est chouette. La difficulté est homogène et ça déroule ; je dirai dans l’Pd+ . Le + est pour la « texture » de cette arête, car nous évoluons dans un terrain, qui, s’il n’est pas trop raide techniquement, présente un caractère parfois très souple, voire mouvant et comme on est pas venu pour nettoyer, on fait drôlement attention. Surtout dans la section que nous trouvons derrière le petit pic qui suit le col de Vaccivier et dont voici un échantillon.
Ici, on rencontre sur 3-400 m un espèce de rocher, si on peut appeler ça du rocher, tant il est composé d’une multitude de morceaux. Et là, chaque morceau de taille très variée, ressemble à de grosse lame de rasoir, enchâssée dans un support subtilement meuble. L’idée même que la corde ( déjà doublée ) ait à se tendre brusquement sur une de ces nombreuses lames, donne envie de s’encordér sur 8 brins. Mais en fait, on ne le fait pas et on continue vaillamment, jusqu’à rejoindre une portion d’arête plus saine en rocher … normal.
Tous ces menus efforts nous mènent, 2-3 centaines de mètres d’arête plus loin, au sommet d’un pointu gendarme, d’où nous toucherions presque le sommet du Pic Central de Vaccivier, si seulement nous avions le bras plus long.
Bon. C’est pas que ça nous impressionne, mais bon un peu quand même ( surtout moi ) et dépassé ce mini-pic, ça commence à sentir le 5 et vu que je n’ai rien amené à taper, je commence à me sentir comme en slip avec mes 2 friends et demi et ma sangle d’accroche de sac à magnésie. Après un petit repérage pour descendre côté nord, dans le trou qui suit pour rejoindre la brèche au pied du Pic Central, des fois qu’on revienne demain, la décision du jour est prise.
Demi tour donc et quel plaisir de parcourir à nouveau cette jolie arête avec cette sympathique détritique section, qui nous avait tant plu à l’aller.
Et tient, pendant qu’on y est on va descendre dans le versant sud du col de Vaccivier, si engageant à l’aller…
Et voilà.
Petite bière au refuge du Pigeonnier, puis une jolie promenade dans la montagne jusqu’au parking du Gioberney.
ohhh 17h. C’est déjà fini. Bon ben on reviendra et là, c’est sûr, …. On KASS la montagne.
Grand merci Pierre pour ta joyeuse compagnie dès 4h du mat’ et ton entrain communicatif à déblayer inlassablement ces belles arêtes de l’Oisans, sans parler de la confiance que tu veux bien m’accorder pour mettre du tempo dans tout ce merdier.
Et merci Olivier et Johanna pour votre accueil au refuge et qui bataillez comme des diables avec toutes ces contraintes post COVID à lak… Vivement que ça s’détende. Et trop sympas cette tablée Patisso-Guillaumo. Un peu plus, on co-voiturait jusqu’à La Grave.
Le topo Camptocamp là et puis d’autres photos ici.